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Energies renouvelables

METHAN

Les méthaniseurs prévus sur le territoire du PNR et en particulier au Perchay :
un sujet complexe qui occupe beaucoup les esprits des Vexinois depuis quelques mois.
Nous avons interrogé à la fois les représentants du P.N.R. et de G.R.D.F.
et le président du collectif "Demain le Vexin".
Un Maldestorien s’exprime par ailleurs sur les énergies renouvelables.

 

GRDF
Clothilde Mariusse, référente gaz renouvelables (départements 75/ 78/ 91/ 92 et 95)
et Antoine Cartigny, délégué territorial du 95.

-Pouvez-vous nous dire quel pourcentage le biométhane représente aujourd’hui dans la production de gaz national ?

-A cette date, environ 1,5%, soit 6,9 TWh de biométhane est produit par presque 400 unités de méthanisation. Objectif de la filière méthanisation (dont G.R.D.F.) : atteindre 12 TWh en 2023, objectif réaliste au vu du nombre de projets en développement sur 2022/2023. A terme, selon une étude menée par l’A.D.E.M.E. (Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie), 100% du gaz consommé en France pourrait être renouvelable à horizon 2050 .

-Comment prouver que les bus de Cergy fonctionnent bien à 100% au biométhane? Comment est mis en place le circuit court ?

- Il est vrai que les deux gaz sont actuellement mélangés dans le réseau général, la molécule CH4 étant strictement la même. Mais nous créons progressivement des “réseaux structurants” afin d’injecter le biométhane produit localement dans le réseau général et relier entre elles différentes zones de consommation. Une conduite d’une vingtaine de km est ainsi prévue depuis l’Oise via Chars, Marines, Cormeilles-en-Parisis, Osny, Le Perchay, Us.… jusqu’à Osny. Deux autres seront construites sur le Val d’Oise. En tout 70 kms sont donc appelés sous peu à verdir la production de gaz du 95.

-Ces réseaux garantissent que la totalité de la production locale de plusieurs unités de méthanisation puisse être consommée sur place après injection dans le réseau de gaz . ---Pour ce qui est des consommateurs sur le sol français, tout un chacun peut contractualiser une offre de gaz renouvelable auprès de son fournisseur. Il bénéficie alors d’une garantie d’origine qui atteste que la molécule de biométhane qu’il va consommer a bien été produite et injectée dans le réseau public de distribution de gaz présent sur une majeure partie du territoire national.

-Aujourd'hui, les constructions neuves sont interdites de branchement sur ce réseau d’irrigation de gaz naturel. Le gaz reste éligible dans les constructions collectives lorsqu’il est couplé à d’autres énergies. Quant aux fournisseurs qui achètent le biométhane, ils doivent - pour afficher la spécificité du produit - acheter une garantie d’origine qui entraîne, soit dit en passant, dans leur contrat, un surcoût d’environ 10%.

Réseau public de distribution de gaz : cf  cartographie du réseau GRDF en service — Open Data GRDF.

-Quel avenir pour le gaz local ?

-La consommation actuelle de gaz en France est de 460 TWh (T comme tonnes). Même en optimisant nos consommations énergétiques, le mélange des deux sources de gaz perdurera dans les prochaines années . Pour verdir la consommation de ces usages, la multiplication des unités de méthanisation prend tout son sens.

 -En quoi la méthanisation offre une nouvelle soupape pour les agriculteurs ?

-La diminution régulière et conséquente des subventions européennes -dont dépend, il faut le savoir, à 45% la recette des agriculteurs (!!!) en raison de la concurrence étrangère- oblige ces derniers à diversifier en effet leur activité pour s’en sortir. Le financement d’un projet de méthanisation est fondé sur un triptyque : 10 à 30% de fonds propres de la part des porteurs du projet, 20% de subventions (A.D.E.M.E./Région Ile de France notamment) et le complément en emprunt bancaire. Les agriculteurs bénéficient en outre d’une garantie de rachat sur 15 ans du gaz produit, à des tarifs assurés. Aucune autre production agricole n’a une pareille maîtrise des prix de vente sur le long terme!

-S’en suit une modification notable des pratiques agricoles. On voit ainsi se développer les cultures intermédiaires à vocation énergétique (C.I.V.E.). Celles-ci ne suppriment pas les cultures habituelles. Elles s’insèrent entre deux cultures destinées à l’alimentation humaine ou animale.

-Le projet du Perchay est porté par quatre jeunes agriculteurs dont les terres se trouvent sur Avernes, Théméricourt, Le Perchay, Le Bellay, Commeny et Frémécourt. L’un des quatre était prêt à accueillir l’installation sur sa ferme. Mais ce choix n’a pas été retenu par les Bâtiments de France.

-Comment fonctionne le réseau de chauffage urbain de Cergy?

-A 45% au gaz et le reste par valorisation de l’incinération des ordures ménagères (Unité de valorisation énergétique, U.V.E.) ainsi qu’une chaufferie bois. En 2024, une loi obligera la collecte et la valorisation des biodéchets des ordures ménagères, lesquelles sont actuellement incinérées, sans plus. C’est pourquoi les Syndicats d’Ordures Ménagères du Val d’Oise tels que le Smirtom du Vexin, Tri Action, le Syndicat Emeraude et bien d’autres, travaillent sur la valorisation énergétique des biodéchets,